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Nicomédie -256 : la bataille d’une génération

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Nicomédie est une ville connue de la plupart des Grecs : au carrefour entre les mondes Hellènes (d’origine) d’une part, les territoires Grecs d’Anatolie et les nouvelles régions « diadoques » d’autre part, sa réputation a été rapidement forgée. Sa position stratégique permet à celui qui la possède le passage de l’un à l’autre des deux mondes. Lysandre lui-même rasera entièrement la ville précédente sur ces mêmes lieux, c’est dire l’importance !

La ville accueillera la « retraite » d’Hannibal, sera une capitale de province Romaine (même une capitale tout court un certain temps) et gardera une importance même après la fondation de Constantinople.

C’est ainsi qu’Antigone sait qu’elle est la clé de la poursuite de son rêve du renouveau de l’empire d’Alexandre : la perte de la ville signifierait un recul de plusieurs années sur ses plans. Le Pont la fortifiera sûrement et il faudra peut-être plusieurs milliers de morts Macédoniens pour la reprendre… Alors qu’au contraire la garder va permettre de rapidement déverser ses armées en Anatolie.

Le conquérant compte bien faire parler de lui une nouvelle fois, après tout le Pont ne connaît rien de ses tactiques ! Il commence par faire un état de la situation : la garnison de la ville est faible, et sa propre armée prendra un peu de temps pour en atteindre les murs. Si l’ennemi arrive à s’en emparer la bataille est perdue : il n’est pas question de donner l’assaut d’une ville à un contre deux.

L’arrivée sur le champ de bataille[tocIgnore][/tocIgnore]

L’ennemi est réparti en deux armées et c’est bien la première qui lancera l’assaut en lui-même des fortifications. Ainsi une opportunité se présenté déjà aux yeux du Roi : cette armée sera momentanément en sous-nombre, et devra potentiellement combattre sur deux fronts à la fois. Il n’en faut pas plus pour Donadas : après un court discours à ses hommes, il les mène à la bataille !

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La répartition des forces.

La ville est de type « [i]motte [/i]» : une palissade en protège le tour, accessible directement depuis l’intérieur (sans escalier ou autre). Une seconde palissade interne protège l’hôtel de ville. Représenté ici par la grosse couronne de lauriers bordant une étoile, s’il est pris et tenu pendant 200 secondes l’attaquant gagne. Pour simuler la capitulation des habitants.

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La force principale d’invasion du Pont, avec Antigone qui arrive à l’arrière. 9 des 20 régiments attaquent les murs avec des armes de siège (tour et échelles).
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Le gros de la garnison est en face, porte « nord ». Les unités sont en quinconce autour de la porte, mais faisant face à l’intérieur de la ville.

La majeure partie de la garnison de la ville a pour ordre de tenir la porte principale pour l’armée d’Antigone au lieu des murs, pour surprendre l’ennemi mais aussi car ces derniers sont en surnombre : la palissade tombera forcément, mais un carré de défenseurs arrivera peut-être à tenir un point précis. Si la porte est tenue les renforts pourront rapidement entrer dans la ville !

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A peine arrivé, Antigone donne l’ordre de se positionner derrière l’ennemi au pas de course.
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La porte sud ne va pas faire long feu…

Au sud, le général Galate, Dagomaros, a envoyé une de ses cavaleries pour déjà lancer des brûlots sur l’autre porte pour entrer. Les Macédoniens comptaient sur le fait que ces barbares n’en avaient pas la capacité, mais ces traitres du Pont leur ont sûrement appris quelques astuces hellènes… Un seul faible régiment de la garnison est placé en face pour les retarder autant que possible, il n’est pas question de disperser les forces à l’intérieur de la ville déjà en sous nombres.

Les premiers succès des Macédoniens[tocIgnore][/tocIgnore]

Le premier accrochage a lieu juste après, alors qu’Atropates réalise le danger de sa position face à l’armée professionnelle Macédonienne, déjà en train de former ses rangs et aucunement fatiguée par le sprint qu’elle vient pourtant de réaliser.

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Il détache deux régiments dans un premier temps : ça ne va pas suffire !

La moitié des régiments d’Atropates n’ont pas encore atteint les murs qu’il est alors déjà débordé sur ses flancs ! Les Macédoniens ne cherchent pas une bataille rangée maîtrisée mais au contraire un massacre rapide…

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« Mon général, je crois qu’ils ont 4 fois plus de cavalerie que les deux régiments que l’on a détachés ne dénombrent d’hommes, il faut faire quelque chose ! »
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La situation seulement quelques minutes plus tard. Même Antigone est surpris par la vitesse à laquelle sa manœuvre se déroule ! Les premiers combats commencent dans la ville en parallèle.
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Au moment où la porte sud « s’ouvre » et que l’entièreté de l’armée Galate s’y précipite, les dernières forces d’Atropates en plaine s’enfuient. Ce dernier et sa garde sont massacrés par les archers Macédoniens suite à un mouvement rapide et plein de maîtrise dont Antigone a le secret !

Pendant ce temps dans la ville au pied de la porte principale nord, par une habile manœuvre digne de Peucestas les défenseurs infligent des pertes sévères à l’attaquant.

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La manœuvre.

L’ennemi prend l’avantage tout de même[tocIgnore][/tocIgnore]

…mais la porte sera quand même perdue peu après : malgré la mort de leur général, les Pontois tiennent bon puis finissent par disperser le gros de la garnison. Après tout ils sont eux aussi hellènes : ils disposent d’hoplites et de phalanges (sans [i]sarisse[/i]) !

Antigone, qui vient de finir les dernières unités sur la plaine, envoie immédiatement la quasi-totalité de la phalange reprendre la zone en utilisant les propres tours de siège de l’ennemi pour entrer dans la ville. Il n’y a pas d’autre passage et il est inconcevable d’abandonner la cité aussi vite et étant donné le début productif de la bataille. Après tout l’ennemi n’a en effet pas le temps de se repositionner pour défendre les murs…

En parallèle, il fonce avec toute la cavalerie et les archers sur la seconde armée, qui vient de percer la faible défense de la seconde porte. Dagomaros tente d’intercepter les phalanges en envoyant quelques-unes de ses cavaleries, mais elles sont elles-mêmes attrapées par les Macédoniens.

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On voit l’infanterie ennemie entrer l’autre porte, au fond.

Sa cavalerie s’avère supérieure à celle Macédonienne ! C’est une surprise, mais Antigone n’a pas le temps de tomber dans le piège de se faire prendre à rester sur place : il fonce vers la porte sud, contournant la force ennemie. Il ne laisse que deux cavaleries et une phalange sur place pour disperser ces « cataphractes ». Le pire scénario s’est réalisé : les Macédoniens se retrouvent à attaquer la ville, presque déjà envahie avec succès par l’ennemi.

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Alors que ce qui reste de la garnison se replie sur la seconde enceinte pour défendre l’hôtel de ville, Antigone charge lui-même les attaquants au plus vite pour en empêcher le plus possible d’entrer. C’est une manœuvre dangereuse : il y a beaucoup de piquiers, et des archers ont déjà pu prendre position derrière les remparts… Mais leur laisser plus de temps c’est réduire les chances de toutes les forces Macédoniennes sur plusieurs années...
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Pendant ce temps les phalanges commencent seulement à monter sur les murs… Dans un premier temps les troupes du Pont essaient de pourchasser la garnison en train de se replier, laissant le temps crucial pour que les nouveaux arrivants puissent commencer à se déployer.

La situation commence à être vraiment compliquée…[tocIgnore][/tocIgnore]

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Au sud, l’ennemi est canardé en permanence et subi charge après charge, mais résiste…

Malgré la furie des charges des compagnons du Roi, associés à 400 autres cavaliers, les Galates tiennent et commencent à infliger des pertes à leur mortel adversaire. Il est tout à fait probable qu’ils reconnaissent leur ennemi et souhaitent se venger.

L’objectif est partiellement atteint cependant : au lieu de se laisser attaquer dans le dos, ils commencent à se redéployer en dehors de la ville pour défendre la porte. Cela laisse une chance à la garnison près de l’hôtel de ville, déjà enfoncée par certaines des cavaleries expérimentées Galates, dont Dagomaros lui-même – qui a réussi à passer la porte in extremis juste avant la première charge.

Toutes les unités n’ont pas encore eu le temps de se replier depuis la porte nord cependant, il y aura donc des renforts, mais Antigone a bien constaté que la garnison ne peut en aucun cas repousser l’ennemi à un point donné, elle n’est là que pour le ralentir… Par ailleurs, l’objectif est aussi à voir du côté de la phalange - qui commence à engager les unités du Pont. Elle peut le faire sans risque de se faire encercler par les Galates !

C’est le seul espoir sur lequel les Macédoniens peuvent se reposer : retenir les Galates, au prix de toute la cavalerie s’il le faut… pour que l’infanterie sauve la ville une fois le Pont repoussé. Antigone le sait : il y a des chances pour qu’il y laisse la vie. Il partage cette réalisation avec ses compagnons, et ils s’élancent de nouveau dans une charge meurtrière sur l’ennemi.

Quelques minutes plus tard, l’espoir commence à tomber cependant : le Roi a perdu la moitié de sa garde (100 hommes !), et les cavaleries de support sont réduites elles aussi à moitié voire au tiers… Pendant que la phalange affronte ce qui s’avère être son plus vaillant ennemi depuis des décennies, requérant toute l’expérience des commandants de régiments (et au prix de l’anéantissement de déjà deux unités) …

… C’est dans ce cadre que certains corps à distance commencent à ne plus avoir de munitions. Le Roi n’a plus d’options : il les envoie immédiatement au contact. En parallèle, les deux cavaleries restées à l’arrière ont réussi à disperser les Galates, au prix de la moitié de leurs forces. Elles arrivent au plus vite auprès de la porte pour que l’ensemble des unités disponibles s’engagent à 100%.

Le tournant ?[tocIgnore][/tocIgnore]

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Enfin des drapeaux blancs !

Le résultat ne se fait pas attendre : les javeliniers, les premiers sans munitions, s’avèrent cruciaux pour provoquer la panique qui débute enfin dans les rangs ennemis. Antigone savait qu’il pouvait compter sur eux en combat au corps à corps, mais c’est bien la première fois qu’une bataille en dépend à ce point ! Toutefois rien n’est encore gagné, il reste tout à faire…

Dans la ville, pendant la résistance héroïque des dernières forces de la garnison près de l’hôtel de ville contre les Galates (en haut à gauche dans la capture), la phalange a enfin pu mettre en place son travail méthodique : l’infanterie du Pont restante commence à s’enfuir près de la porte principale !

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On voit l’amélioration de la situation ici, depuis la dernière capture.

Cependant, une fois la garnison dispersée, le général Galate commence à capturer l’hôtel de ville : c’est son dernier espoir pour faire fuir les Macédoniens. La porte sud n’a plus qu’une unité en défense qui retient la furie de ces derniers, et l’ennemi est sur le point de perdre la porte nord, avec seulement une dernière unité du Pont qui tient encore. Les quelques unités restantes de Dagomaros s’y engagent pour tenter de repousser la phalange.

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La phalange est particulièrement vulnérable aux archers que l’on voit aller en support vers la droite…

La contre-attaque meurtrière des Galates[tocIgnore][/tocIgnore]

Finalement Dagomaros se ravise et ne cherche plus à capturer le centre de la ville. A la place, il organise et mène une contre-attaque sur la porte sud. Cette décision fait sens aux yeux d’Antigone, impuissant (car il s’est éloigné de la zone) : l’ennemi n’avait probablement pas le temps requis pour prendre ce centre puis le tenir, en dispersant ses forces, avant d’être attaqué par les Macédoniens. Il vaut mieux pour eux se concentrer dans la bataille.

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Ça fait mal côté porte sud (à gauche de l’image) …

Par cette manœuvre tout de même surprenante, les Celtes arrivent à disperser l’entièreté de la force Macédonienne du sud avec succès : cette dernière était complètement exsangue de son combat précédent et ainsi part en panique quasi instantanée, prise entre des troupes encore fraîches de l’ennemi et de la chaux versée sur son arrière, par la porte toujours tenue par quelques-uns d’entre eux.

Dans la panique, plus de 500 Macédoniens perdent la vie… Devant ce succès, très vite Dagomaros retourne capturer le centre. C’est peut-être la plus grande erreur de sa carrière.

La victoire arrachée par la phalange ![tocIgnore][/tocIgnore]

Le succès éclatant des Galates est de courte durée en effet : il ne leur reste bientôt plus que 2 régiments en plus de leur général, face à des troupes Macédoniennes encore en état de combattre. La fameuse phalange établie par Philipe II est encore debout !

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L’armée Galate s’avère être encore plus exsangue : ils se font découper par la phalange au nord ! (A droite de l’image). Les énormes pertes sont dans tous les esprits et le moral est bas, surtout chez les Celtes. D’ailleurs on peut nettement voir la quantité des corps qui sont tombés autour des deux portes…

Antigone massacre tous les ennemis qui tentent de s’enfuir pendant ce temps, c’est peut-être l’élément déclencheur de la panique adverse… Et c’est au moment où Dagomaros voit avancer vers lui plus de 300 phalangistes qu’il s’enfuit enfin !

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Verdun avant l’heure… A noter que la somme des « kills » ennemi donne environ 2.450, à comparer aux 3.000 pertes Macédoniennes. L’écart de 550 est issu des tours capturées et de la chaux principalement, peut être aussi quelques tirs amis autour de la porte sud…

Bien qu’extrêmement coûteuse (1.800 hommes de sa propre armée), c’est la plus grande victoire d’Antigone jusqu’ici ! Rien que sa garde et lui-même ont pris 1.000 vies à l’ennemi… Ce dernier est brisé.

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L’armée royale ne perd que 3 régiments, tous les autres continuent à engranger de l’expérience. Alors que les armées ennemies sont quasi entièrement dispersées par la désertion des survivants. Cependant Dagomaros est le premier général à survivre après une défaite face aux Macédoniens !
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Voilà tout ce qu’il reste de son armée !

La suite directe de la bataille[tocIgnore][/tocIgnore]

Mais Antigone n’a pas le temps de fêter cette victoire, qu’une nouvelle armée du Pont s’avance de nouveau et redémarre un siège !

Cette fois le Roi sait qu’il ne pourra pas réitérer l’exploit… Mais il refuse de s’éloigner de la ville. Au final la victoire est amère : l’ennemi a été brisé, mais apparemment pas suffisamment… Heureusement la Macédoine peut maintenant se permettre des pertes à cette échelle grâce aux territoires Grecs récemment conquis. Antigone presse les renforts d’arriver au plus vite, avec leurs dernières troupes modernes !

En parallèle il apprend que son fils a pris Rhodes dans une bataille sans histoire : ce dernier a provoqué une sortie de l’ennemi et l’a écrasé, permettant d’éviter un coûteux assaut de leurs murs. C’est devenu une méthode classique ! L’association de Demetrius et Peucestas a fait des miracles, ils ont d’ailleurs abattu 1.600 hommes à eux deux et leur garde.

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Tombé dans l'informatique étant petit tel un Obélix (à 3 ans pour être précis), j'ai la chance contrairement à ce dernier de pouvoir continuer à en prendre des "doses quotidiennes", depuis 27 ans pour tout dire . En effet je suis ce qu'on appelle un geek (un vrai, genre je joue pas à candy crush désolé) et je suis aussi développeur à plein temps maintenant... Lire la suite

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