Juste après, alors que Demetrius est intercepté par les Getae pour sa première bataille, les Thyniens perdent leur dernière région !
Demetrius, ayant eu le temps de se renseigner sur les grandes victoires récentes de son père, va reproduire à peu près la même bataille. Mais il est tombé face à une surprise de taille : l’ennemi dispose lui aussi de phalanges ! Heureusement les phalanges Macédoniennes restent supérieures, mais encore faut-il en avoir assez… Lors de cette bataille, leur manque s’est cruellement fait ressentir et l’infanterie légère a subi de lourdes pertes en un temps très court.
Heureusement il a su exploiter son avantage en unités à distance. Il envoie immédiatement le message à son père : cet ennemi ne sera pas vaincu facilement… Même s’il vient de perdre la moitié des armées qu’il lui reste ! En effet l’autre armée était occupée en parallèle à anéantir les forces restantes de Thyni.
La campagne bat son plein
Demetrius remplace alors les unités trop affaiblies par des mercenaires Thraciens qu’il recrute avec les dernières pièces du coffre royal. Cependant au lieu de foncer tête baissée cette fois, il reste à distance « au chaud » en Thrace Macédonienne. Il sait en effet qu’une rébellion est en cours chez l’ennemi grâce au réseau d’espionnage de son père. Il ne faudrait pas qu’il se fatigue à combattre leurs armées pour que les rebelles redonnent les villes aux Thyniens !
A l’automne l’information est reçue : la rébellion a été écrasée, mais une nouvelle couve. Etant donné que les armées de Dindari doivent être au nord en Dacie, Demetrius tente une manœuvre à laquelle l’ennemi ne l’attend sûrement pas : il passe par le sud pour attaquer Antheia. Chrysanthos suit avec des morceaux de régiments au cas où, en cas de force majeure.
La faible garnison de 1.000 hommes est facilement dispersée. A la demande de son père la ville est seulement occupée, puisque de culture Grecque. Ainsi l’idée est de conserver la population pour permettre l’arrivée de renforts dans les armées. Les Macédoniens sont après tout des libérateurs ! Cependant suite aux récentes conquêtes et pillages, il se trouve qu’en réalité seulement 10% de la population est réellement Grecque.
Au même moment Antigone attaque enfin l’ouest de la Thrace, devenue indépendante : la différence culturelle a provoqué une rébellion, mais la nouvelle élite reste de culture Daco-Thracienne, proche des Thyniens. Diplomatiquement la justification est toute trouvée !
7.700 défenseurs les attendent cette fois. Leur position est forte : une armée de 4.500 hommes est retranchée devant la ville. Antigone n’a que des bouts d’armées fatiguées des campagnes Illyriennes, 5.600 Macédoniens tout de même, mais il sait qu’un affrontement frontal (que ce soit l’assaut de la ville ou une bataille directe en plaine contre toutes les forces ennemie), n’est pas souhaitable.
La prise de l’ouest
Alors de nouveau il tente une stratégie différente : il attaque frontalement le campement, pour que la ville envoie sa garnison en renforts et… Antigone va ignorer les premiers dans leur camp en anéantissant cette dernière. Ainsi ces derniers seront forcés de sortir ou de regarder impuissants à distance le massacre.
Père et fils partent ensuite avec l’entièreté de l’armée Macédonienne pour capturer Odessos en Automne -263, il se rassemblent devant la ville. Les territoires récemment conquis étant maintenant Grecs, malgré une population qui a subi beaucoup de répression et ainsi partageant peu la culture en pourcentage, quelques reconstitutions des forces en présence ont quand même pu être faites sans trop de soucis. Cela permet d’amasser la plus grande armée locale que le monde ait connu depuis des décennies : 11.000 hommes !
La chute finale d’Odessos
Cependant dans la précipitation, déjà sûrs de leur victoire, ils ne prennent pas bien garde à leurs armées de support : ces dernières forment un cortège qui n’est en contact qu’avec l’armée suivante. Les Getae, qui n’ont pas encore dit leur dernier mot, sentent l’opportunité qui se présente : ils lancent une attaque avec toutes les forces encore à leur disposition contre Chrysantos et Peucestas…
La situation sur le champ de bataille est complexe : l’armée principale ennemie se trouve entre les deux détachements Macédoniens. C’est Peucestas qui commande la bataille : il ordonne l’assaut frontal de l’ennemi depuis les deux détachements. Il ne cherche pas à reproduire les formations « Antigonides », manquant d’infanterie pour cela et il sait de même qu’il n’a pas la maîtrise de ce dernier.
Le général Getae, Dadazi, a eu vent de la précédente victoire Macédonienne sur sa nation. Il sait que si les forces ennemies se rassemblent, il a perdu. Dans le même temps il est en surnombre contre une force donnée. Voyant le faible nombre d’infanteries Macédoniennes il choisit de détacher quelques-unes de ses unités pour retenir les renforts à l’arrière. Pendant que le gros de ses forces, majoritairement composés d’archers, engagent Peucestas.
Ce dernier sait qu’il doit repousser les Daciens avant que leurs renforts n’arrivent, sinon l’armée Macédonienne séparée ne pourra probablement pas tenir une ligne. S’engage alors une course contre la montre pour les deux généraux.
Il commence par faire mine d’envoyer ses cavaliers de son flanc gauche lancer une charge sur la cavalerie archère ennemie, la faisant reculer, mais au dernier moment il les fait tourner pour charger dans le dos de la ligne Dacienne. Sur son flanc droit, cette dernière a regroupé tous ses épéistes : des unités expérimentées qui excellent dans la percée de la ligne ennemie. Dadazi compte évidemment dessus et Peucestas a bien lu les mouvements ennemis pour les contrer.
Au moment où les premiers échanges de tirs commencent du côté de Chrysantos, la charge, meurtrière pour les rangs adverses, a porté ses fruits : ces derniers sont désorganisés, notamment à cause de l’autre charge en parallèle sur leur autre flanc. L’infanterie Macédonienne a pour ordre de charger l’ennemi à son tour.
Peucestas arrive même à attraper lui-même la cavalerie ennemie lors de la complétion de la manœuvre. Cette dernière, médusée devant la mobilité Macédonienne, essayait de les bombarder pour contrer leur charge.
Rapidement, la violence de l’assaut Macédonien coordonné provoque un début de panique dans les rangs de Dadazi. Ce dernier arrive cependant à garder un minimum de cohésion dans ses troupes et prend du recul pour observer la bataille… mais il est immédiatement chargé par Chrysantos lui-même et ses gardes du corps, qui auront fait leur possible pour arriver au plus vite.
C’est au moment où les renforts de l’ennemi commencent à atteindre la bataille et à harceler les cavaliers Macédoniens que Dadazi tombe au combat. Le timing ne pouvait être meilleur, certaines unités Macédoniennes commençaient à perdre le moral en effet. Et les pertes atteignaient des niveaux élevés sur les unités montées.
A l’inverse, c’est toute l’armée Dacienne d’origine qui part alors en débandade, y compris les quelques régiments qui ont retenu la force piétonne de Chrysantos. La victoire n’est pas acquise, étant donné les pertes lourdes que les Macédoniens ont subi, mais s’ils arrivent à se regrouper les renforts ennemis ne pourront rien faire de plus !
Antigone lui-même viendra se renseigner quant aux manœuvres jouées lors de cette bataille, qui rentreront dans les annales. Même si le résultat et les pertes finales pourraient donner une impression trompeuse sur son caractère originellement très serré, le Roi a conscience qu’il s’en est joué de peu pour qu’il perde tout son support.
C’est ainsi qu’Odessos maintenant quasiment sans défense, tombe enfin. La Macédoine compte pour 684.000 habitants à la fin de ces campagnes (qui auront durées presque 10 ans) ! Cependant la population se situe majoritairement en Dalmatie et surtout en Thrace, d’où la complexité de stabilisation entamée il y a 13 ans déjà. Ainsi le gros des forces recrutables reste plutôt réduit : seules 240.000 âmes sont réellement Grecques et capables d’endosser le rôle d’hoplite ou de manier une sarisse, Pella est de retour à 32.000 en effet… C’est le commerce, qui a pris son envol, qui a permis les finances nécessaires pour ces conquêtes puisqu’il représente 20% des revenus totaux.