Antigone peut maintenant enfin se tourner vers les Grecs pour les unifier ! Son plan se déroule sans accrocs jusqu’ici. Il n’a même pas besoin d’une période de stabilisation étant donné que les provinces récemment conquises sont déjà à culture majoritaire Grecques : l’économie a pu être développée au fur et à mesure des campagnes militaires.
Il change seulement l’organisation de l’armée : lui, son fils et Peucestas, ce dernier ayant prouvé son propre génie militaire, vont maintenant posséder tous trois une armée indépendante. En parallèle, une nouvelle force de support sera créée à la tête de Phormio, un membre de la famille des nobles Thessaloniens. Toutes les unités sont mises à jour avec les derniers changements et découvertes (Compagnons en gardes du corps, lances et piques disposant du meilleur cuivre Dalmatien etc).
Côté affaires internes, Antigone libère un peu de lest au parlement, réduisant son influence à 64% seulement. Le but est de mieux contenter les grandes familles et ainsi pouvoir concentrer les efforts sur les Grecs et la politique extérieure.
Les préparatifs
Le Roi en profite enfin pour faire une analyse diplomatique plus globale. Les Romains sont en guerre contre toute la Gaule, sous le contrôle majoritaire de la tribu des Arvernes. Du côté des Grecs, l’alliance Sparte-Egypte est en guerre contre Pergamon, une cité Hellène puissante bâtie non loin des fondations de l’antique Troie, et en train de s’étendre en Anatolie de l’ouest. Elle s’est développée sur le trésor de guerre d’un certain Lysandre (grand général d’Alexandre), quelques décennies plus tôt.
L’ensemble de ces mesures et préparatifs prend un peu plus d’une année. A la mi-261, Antigone donne la tâche à son fils de prendre Larissa, avec le support de Chrysantos qui est encore en Thrace et reçoit l’ordre de se déplacer. Peucestas lui, protège Pella de l’armée Larissienne qui se balade dans la région depuis des années (pour une raison inconnue des Macédoniens).
L’attaque est lancée en Automne -261 : Demetrius met le siège à la ville ennemie non fortifée. Les défenseurs sont 5.000 face à ses 3.500 hommes, il compte les forcer à une sortie pour occasionner le moins de pertes possibles Macédoniennes : l’ennemi tombe totalement dans le piège.
La chute de la Grèce
La bataille se déroulera classiquement et ne mérite pas son propre chapitre dans l’histoire. La ville tombe et est occupée paisiblement. Leur armée près de Pella se retrouve donc sans ravitaillement, et sera écrasée peu après par Peucestas (après avoir perdu la moitié de leurs hommes, en partie par désertion).
Cette fois, contrairement à l’époque de Philippe II ou d’Alexandre, Antigone cherche à occuper et intégrer les territoires Grecs plutôt que seulement les garder en alliés (comme il a pu le faire déjà pour la Thrace ou la Dalmatie). Son fils impose donc les conditions aux habitants.
La population de la ville accepte avec pas mal de reluctance ce nouveau modèle de fonctionnement, ils sont évidemment trop fiers pour l’accepter sans rechigner, mais respectent leur défaite claire et nette aux mains de leurs conquérants. Ainsi malgré le fait que la moitié de la population refuse de réellement s’intégrer, l’autre moitié qui rejoint correspond à presque 3 fois la population de Pella ! (80.000). Le plan du Roi semble se dérouler à merveille : avec cette assimilation, la Macédoine disposera enfin d’un nombre de soldats disponibles respectable.
La nouvelle de cette conquête et de l’assimilation déplaît immédiatement à la plupart des voisins cependant : Athènes déplace une armée vers Larissa, Sparte annule le traité de non-agression, Rome indique son mécontentement officiel par un émissaire, l’Egypte surveille le tout d’un mauvais œil… Ainsi pour faire plaisir à ces différents acteurs avec lesquels il ne souhaite pas de conflits (pour l’instant), Antigone rompt de nombreux traités diplomatiques, avec les Gaulois et Pergamon notamment. Il négocie aussi une coûteuse paix avec la tribu Italienne, appréciée de Rome.
Ces actions permettent de calmer surtout ces derniers, et de s’assurer une conquête du reste de la Grèce sans affront externe. Demetrius attend ensuite les renforts des deux grandes familles avant de lancer l’attaque d’Athènes, en ignorant totalement leur seconde armée à Larissa, pour les pousser à l’attaque plutôt que de devoir donner l’assaut de la ville fortifiée.
La bataille qui s’en suit est âpre est violente. Les 4 forces arrivent toutes d’un côté séparé du champ de bataille et Demetrius, manquant encore d’expérience, préfère tenir son sol le temps que Chrysanthos arrive, plutôt que de se concentrer sur une seule force ennemie à la fois en attaquant frontalement « à la Peucestas ».
La victoire est évidemment acquise, cela va de soi, mais au prix de lourdes pertes Macédoniennes. La phalange s’est en effet faite déborder et Chrysanthos, en tentant de sauver un régiment, y a laissé sa vie… Antigone sermonne son fils discrètement pour ne pas le décrédibiliser, puis place le commandant « Aschines » à la tête de l’armée laissée sans chef.
Peucestas massacre ensuite les survivants de la bataille et Demetrius lance l’assaut sur les 850 derniers défenseurs Athéniens avec deux échelles et un bélier. Au prix de 450 autres Macédoniens, la ville tombe.
Pour faire un exemple et s’éviter des rébellions futures, à la manière d’Alexandre qui l’a fait pour Thèbes en son temps, Demetrius II pille la ville et réduit en esclavage une part élevé de la population. D’après l’expérience des Macédoniens c’est la meilleure manière de s’assurer la loyauté d’une région aussi fière avec un passé autant chargé.
La population restante se plie de même à leur nouveau Roi, et une part plutôt importante d’âmes, qui reste supérieure à la population de Pella, rejoigne le pool de recrutement. La construction d’une coûteuse flotte est lancée sur place avec les richesses pillées, sous l’égide de « Demetrius Kalos », le frère du Roi. Il était occupé au parlement jusqu’ici. Ce sera la première des Antigonides, pour n étendre la domination sur la mer Egée !
Les forces d’Athènes restantes capituleront peu après à la manière de Larissa, suite à une petite bataille menée par Antigone à la fin de -259. Au même moment, le Roi va recevoir l’information de la part de son fils qu’une armée de Knossos a débarqué à Sparte et semble en position agressive. L’association de cette force avec Sparte pourrait faire des dégâts…