La même année, Antigone III Doson, qui a profité du vide politique pour créer son propre parti en se dédouanant de son père, a fini la conquête de tout l’est de la mer rouge avec l’aide de Chryses - ce qui correspond à la province de Petra.
La dernière bataille dans cette zone a été plus difficile que prévue étant donné la présence d’une autre armée Egyptienne dans le port de la ville, mais a démontré le génie de ces deux hommes, qui prétendent déjà éclipser les anciens généraux d’antan comme Peucestas ou Phormio.
La bataille de Charmutha
Contrairement aux prévisions de Doson qui attend ses renforts à bonne distance de la ville, les Egyptiens tentent immédiatement une sortie, alors que toute leur armée n’est pas encore au sol.
Cet écrasement de l’ennemi ne va pas empêcher une révolte d’éclater dans la province peu après, le peuple Egyptien s’avère être aussi fier que les Grecs et refuse leur subjugation. D’ailleurs, Homeros est obligé de laisser seulement Xenophon en Judée, car il doit retourner en Syrie pour en gérer une autre dans cette zone.
En parallèle, une troisième et une quatrième ont été évitées de peu en Dalmatie et autour de Nicomédie. Le tout est dû aux impôts toujours élevés suite à toutes ces batailles très coûteuses, mais le Roi va enfin pouvoir les réduire devant la stabilisation de la situation.
Il se refuse à le faire dans un premier temps cependant, car il a besoin des finances pour développer les territoires nouvellement acquis, le temps de reposer et préparer les différentes armées à ce qui s’annonce être l’offensive finale.
Plusieurs saisons vont passer avec ces impôts au maximum, pour développer certaines provinces : celle de Pella, en Dalmatie, plusieurs en Anatolie, les récentes conquêtes… La récente victoire sur la sécession permet le bonheur dans les villes qui rend possible le tout. Le coût astronomique de ces investissements empêche le Roi d’en développer plus d’une par saison. Les dépenses dépassent largement celles faîtes par Antigone pendant la conquête des Séleucides !
La dispersion des Macédoniens pose problème
Les rébellions vont être écrasées dans le courant de l’année -237, et début -236 Xenophon va traiter de l’armée Egyptienne perdue dans le désert de Petra (grandement affaiblie par l’absence de ravitaillement) puis se mettre en direction de l’est : une autre tribu Arabe vient de déclarer la guerre et les forces de Saba ont disparu quelque part dans ce même désert. La situation est inquiétante et un espion y est spécialement dépêché.
Homeros, après avoir géré la rébellion en Syrie, se met en direction de la Mésopotamie lui aussi. Mais Nikomedos n’attend pas : il s’élance face à la plus grande ville de l’ennemi, non protégée suite aux départs de leurs troupes, pour leur mettre la pression et éviter une attaque par surprise à travers le désert. Il se doute qu’il ne pourra pas tenir la ville s’ils reviennent cependant.
La taille de l’empire et ses nombreux ennemis commencent à poser problème en effet. L’Egypte en profite d’ailleurs pour tenter de reprendre Tyr au même moment : Athenodorus est en effet revenu avec un autre embryon de flotte et attaque la ville non protégée. Cette fois il a préféré débarquer entièrement en dehors de la ville pour provoquer une bataille rangée…
La principale problématique de la situation actuelle est qu’il n’y a plus vraiment de forces assez concentrées pour mener une nouvelle offensive drastique pour résoudre le « problème Egyptien ». L’Arabie commence à « consommer » beaucoup de troupes, et d’ailleurs Doson et Chryses sont dans une position indécise, entre la défense de la Judée et la participation aux attaques à l’est.
Demetrius compte cependant résoudre le problème rapidement : le Roi lui-même et le gros des armées qui se trouvaient en Anatolie vont prendre la mer en direction d’Alexandrie pour recréer un front ! Hypatos, l’héritier de Peucestas, reste en défense en Macédoine. Les Romains sont en effet en train de conquérir rapidement la Germanie, il ne leur restera plus beaucoup de voies d’expansion possibles ensuite…
Alexandrie : la plus grande ville du monde connu
La capitale de l’Egypte dénombre plus de 372.000 habitants, c’est la plus peuplée du monde connu ! Pour comparaison, les régions de Pella et Pergamon, qui ont beaucoup prospérées, sont à 300.000. Antioche, Séleucie ou Nicomédie à 200.000 et Rome étonnamment à 160.000 seulement.
Ces derniers semblent d’ailleurs avoir un peu perdu de leur superbe, ou peut-être sont-ils enlisés dans la pacification de la Gaule ? Après tout il est connu qu’ils sont plus de 5 millions, quand on voit le temps qu’a pris la pacification de la Thrace et ses 500.000 habitants…
Les Romains n’ont en effet rien conquis en Egypte, mais avancent bien en Germanie. La population de la capitale peut indiquer des pertes élevées, probablement dans ces régions. Ou possiblement contre l’Egypte dans le désert de Cyrénaïque ? Cela pourrait expliquer pourquoi les lagides ne résistent pas tant face aux Macédoniens, il est possible qu’ils priorisent la résistance face à l’envahisseur de culture différente.
Malgré les batailles sanglantes la Macédoine dénombre maintenant plus de 7.350.000 d’habitants ! Ainsi Alexandrie représente à elle seule 5% de la population allant de la Dalmatie à la Mésopotamie et jusqu’à Petra…
Mais comme toujours c’est le nombre de nobles recrutables qui intéresse le plus les Rois Macédoniens : il y en a maintenant 47.000 au total à disposition - on constate nettement les dégâts des guerres civiles, étant donné que la population sous l’empire a augmenté de 29% depuis le dernier recensement mais les nobles en âge de se battre de 13% seulement… tant que ce nombre monte après tout ! Et donc il se trouve qu’il y en a plus de 3.000 à Alexandrie, c’est-à-dire presque 7% du total Macédonien !
Voilà le degré d’importance de cette mégalopole. Sa conquête signifiera pour sûr que l’Egypte a définitivement perdu la guerre. Même si pour les Macédoniens c’est le cas depuis un moment déjà, la bataille de Chryses en Arabie l’a assurément confirmé. Le point clé a probablement été la première bataille de Tyr et la prise du contrôle maritime.