Isokrates a le commandement de la bataille, Peucestas est en effet encore en Syrie en train de reposer ses forces suite aux conquêtes de la province. Il sait qu’elle sera assez compliquée : l’ennemi engage-là possiblement l’entièreté de sa flotte, très réputées pour ses troupes professionnelles, le combat précédent l’a prouvé. La garnison a d’ailleurs bien été éprouvée dans la même bataille et n’est pas au maximum de ses capacités.
Dans le même temps, il est curieux de voir ce que l’ennemi va faire car il est dans une position complexe : s’il tente un débarquement de toute ses forces, elles seront dispersées tout autour des plages de Tyr et elles seront ainsi à risque de subir des charges en surnombre localement par les Macédoniens. Il est évident que l’avantage principal de ces derniers est la présence de cavaleries, pour aucune chez les Egyptiens.
La situation au commencement : Isokrates arrive au loin au sud, alors que l’ennemi arrive par la mer.
Malheureusement pour les Macédoniens, Athenodorus prouve qu’il n’a rien à voir avec les barbares précédemment conquis et ne fait pas l’erreur de disperser ses forces. A la place il choisit de débarquer dans la ville-même. Aux dépens de la possibilité de débarquer beaucoup de troupes à la fois.
L’omniprésence d’archers à bord des navires empêche complètement les Macédoniens de tenter de défendre la plage, donc le fait d’arriver au compte-goutte n’est pas une réelle prise de risque pour les Egyptiens. Isokrates le comprend bien et ordonne un déploiement défensif pour le combat de rue qui se prépare.
Les premiers échanges de tirs. L’ennemi ne peut débarquer que 2 navires à la fois mais il dispose d’un peu de place, protégé par les archers à l’arrière à bord des navires qui attendent leur tour, pour « emmagasiner » des troupes avant de lancer un assaut.
Isokrates place ses troupes tout autour des flancs de la garnison qui tient l’hôtel de ville. Il garde beaucoup de forces en réserve, surtout les 4 régiments d’Agema, pour ne pas épuiser tous ses hommes dès les premières vagues de l’ennemi. Il est probable que l’Egyptien comptait dessus. Au moment où l’armée Macédonienne arrive et se positionne correctement, notamment pour bombarder l’ennemi depuis la droite, il y a déjà une unité d’épéistes aux prises avec la garnison.
Isokrates tente de très rapides charges dans le dos des Egyptiens à gauche, pour disperser quelques unités. Il ne peut cependant pas laisser ses cavaleries sur place passé le momentum des charges, étant donné la puissance de feu à disposition de l’ennemi.
Athenodorus va rapidement détacher quelques unités sur ce flanc pour contrer ces charges. Cela donne une idée aux Macédoniens cependant : quelques temps après, alors que bien plus d’Egyptiens sont aux prises avec la garnison au centre, les soldats n’ont plus de flèches : ils tentent alors une attaque sur le flanc droit pour encercler l’ennemi. Il y a tous les archers et quelques infanteries, notamment une Agema (pour rappel la meilleure qualité de phalange à disposition de l’empire Macédonien).
Athenodorus lui-même a été repéré au centre dans le combat qui fait rage. Le plan d’Isokrates est de les encercler pour provoquer une panique et ainsi libérer la pression actuelle au centre (la garnison a subi de lourdes pertes, mais tient encore pour l’instant – comparez les chiffres avec la capture précédente des 5 régiments en haut à gauche…).
Mais l’offensive manque de « punch », dû probablement à l’absence de javeliniers : le débarquement continu d’Egyptien demande beaucoup de troupes pour les retenir, puis fini par encercler la tentative d’encerclement ! Les ennemis au centre ont fait preuve de beaucoup de professionnalisme et ont tenu suffisamment longtemps sans être trop inquiétés par l’apparente faible pression Macédonienne (pourtant menés par un régiment d’Agema…).
Cet échec coûte beaucoup au moral Macédonien et la garnison est sur le point de lâcher dans sa totalité rapidement après (notamment dû à un régiment Egyptien de « super heavy infantry » qui a fait plus de 300 morts à lui seul…). Pendant ce temps, un véritable combat de rue à rue s’est engagé à gauche pour contrer les tentatives de charges Macédoniennes dans le dos des débarqués (les cavaleries commencent à subir de lourdes pertes dans la zone).
Isokrates n’est donc pas loin d’engager les Agema restantes au centre, mais une fois fait il n’y aura plus de réserves… alors qu’il reste encore la moitié de la flotte à l’ennemi. La bataille semble donc commencer à être à l’avantage des Egyptiens, et c’est pourquoi le Macédonien tente une dernière manœuvre risquée…
Il arrive à se faufiler à gauche dans une rue non défendue par l’Egypte et charge dans le dos de l’attaque au centre avec succès !
La violence de la première charge, les suivantes, puis le professionnalisme des Compagnons ont raison des soldats Egyptiens qui commencent à paniquer ! Malgré le bombardement massif par les renforts qui viennent de débarquer.
Athenodorus lui-même s’enfui momentanément, mais retourne à bord de sa flotte pour organiser une dernière offensive.
Mais les derniers Egyptiens sont cueillis dans les rues et par les réserves d’Agémas qui viennent d’engager la bataille. Ces dernières taillent dans les derniers assaillants démoralisés comme dans du beurre !
Le verdict : l’armée d’Isokrates a subi de lourdes pertes, dont un régiment d’Agema entier (le premier perdu !), témoin de la violence de cette bataille. Le perfide Athenodorus a survécu mais il n’est plus qu’à la tête d’un embryon de flotte, en effet il ne lui reste plus qu’un sixième de la force de départ !
Cette grande défaite Egyptienne est probablement une catastrophe pour eux : ils viennent de perdre là leur contrôle de la Méditerranée ! A présent les côtes de l’empire Macédonien ne sont plus à risque, les flottes vont pouvoir se concentrer sur la rébellion. Cette excellente nouvelle ouvre la voie vers Jérusalem.