Leur seule ville en Anatolie n’est pas réellement défendue et tombe immédiatement. Le siège est alors donné à Antioche par Bathyaes, leur capitale. Cette attaque soudaine et extrêmement rapide semble les prendre complètement de court (il ne faut pas oublier qu’ils sont embourbés contre l’Egypte et d’anciens satrapies rebelles en Perse depuis des décennies). Ainsi ils demandent la paix : Antigone refuse évidemment, et lance très vite après l’assaut frontal d’Antioche.
Après la chute d’Antioche, le Roi, très impressionné par les prouesses de son fils en Anatolie, décide d’appliquer la même stratégie en la poussant un peu plus loin : l’idée est de foncer en territoire ennemi en continu sans repos, sans établir de ligne de ravitaillement à proprement parler. C’est une manœuvre risquée : les 5 armées Macédoniennes ne peuvent tenir que deux saisons en une même région avant de vider les stocks de nourriture et ainsi risquer la famine, il vaut mieux les séparer le plus possible, exposant le tout à des contre-attaques localisées. Cela a l’autre désavantage d’abaisser les stocks utilisés pour la population, la réduisant parfois drastiquement et ainsi impactant les gains économiques à court terme - ce sera d’ailleurs le cas d’Antioche qui va perdre la moitié de ses 160.000 habitants en quelques années…
Mais c’est exactement pour ces mêmes raisons que cette stratégie fonctionne, car les Séleucides sont totalement pris de court. Ils n’offrent d’ailleurs aucune résistance, littéralement, Antigone en est presque déçu ! Le Roi profite en plus que les territoires à culture Grecque le reconnaissent comme l’héritier légitime d’Alexandre, c’est peut-être le facteur principal qui permet cette avancée rapide (en compensant les pertes contre les garnisons depuis les populations locales). C’est ainsi que les Macédoniens sont déjà devant Séleucie au printemps -247, au fond de la Mésopotamie près de l’antique Babylone !
Le Roi pense alors déjà à la suite de cette campagne et entre autres, au développement économique de son empire, notamment de l’Anatolie. Les lourds investissements demandent plus d’argent que tout celui gagné récemment à travers les nombreuses conquêtes, ainsi le Roi va monter les impôts temporairement au prix de la paix publique (plus de 80.000 pièces d’or dépensées à terme !).
En parallèle, il demande à Chryses, cousin de Peucestas, de monter une force près de Pergamon. Demetrius est en effet encore en train de parcourir la Grèce pour récupérer les nobles nécessaires à sa nouvelle armée composée entièrement de troupes d’élite… Et deux nouvelles flottes, une à Athènes et l’autre à Rhodes, commencent aussi à être construites. Elles seront commandées par un lointain cousin encore inconnu de Peucestas (à nouveau) et le père de Phormio.
Le Roi compte sur l’ensemble de ces forces pour attaquer l’Egypte et Sparte au plus vite, les flottes pour notamment obtenir le contrôle de ce côté de la Méditerranée (au strict minimum empêcher à l’Egypte de faire ce qu’ils veulent en débarquant n’importe où).
La chute finale des Séleucides en -243
En arrivant devant Seleucie, Antigone fait face à un problème de taille : la ville est défendue, ça y est ! Cela ne poserait pas problème dans d’autres circonstances, mais il s’avère que la conquête ultra rapide des Macédoniens n’a pas permis l’établissement d’une ligne ravitaillement, comme il était prévu...
Puisque cet énorme nombre de soldats va consommer en 2 saisons les stocks de la région Mésopotamienne, Antigone sait que le temps de mener un siège son armée sera perdue à moitié par la famine. Il ne peut se le permettra car il compte bien enchaîner sur la conquête de l’Egypte au plus vite !
Ainsi il contourne l’ennemi : il bifurque vers la Perse et Ecbatane, la fameuse capitale d’été des Rois Perses. Une fois prise, il rebrousse chemin par les montagnes et c’est ainsi que la temporisation du tout permet l’établissement de la ligne de ravitaillement entre temps, juste quand il le faut !
En revenant devant Séleucie, Antigone découvre finalement que l’ennemi a abandonné la garnison... Le Roi donne l’assaut immédiatement et la ville est prise au prix de 1.500 Macédoniens. Heureusement que l’ennemi n’a quasi plus d’armées et n’a pas offert de réelle résistance car il semble l’un des plus féroces combattants que la Macédoine ait croisé jusqu’ici !
Il se trouve que l’armée Séleucide s’est enfuie dans le désert Arabique et a capturé son centre. Possédé auparavant par une tribu locale, les Saba, qui ne sont pas loin d’avoir unifié toute la péninsule. Ce n’est pas ça qui arrêtera Antigone : il décide de prendre la dernière ville de Mésopotamie d’abord, près du golfe Persique, puis il s’élancera seul à leur poursuite.
Il n’est pas question de perdre l’armée entière dans le désert une nouvelle fois, puis celle-ci doit se redéployer pour préparer l’invasion proche de l’Egypte. Dans le même temps c’est un requis impérieux de finir cette 5e guerre en supprimant la sorte de triumvirat qui a hérité de l’empire d’Alexandre, même si les Séleucides se sont avérés être le ventre mou puisqu’ils ont perdu tout l’Est après Babylone…
L’assaut sur la dernière ville de Mésopotamie est donné par Peucestas, avec Antigone et Choerilos en support. Elle tombe sans réelle résistance cette fois-ci ! Antigone attend ensuite l’automne (-244) pour partir de Séleucie vers l’ouest, pour mettre toutes ses chances de son côté et éviter de passer l’été dans le désert.
Les préparatifs de la grande guerre à venir…
En parallèle, le grand investissement précédent a porté ses fruits : la Macédoine dispose d’à nouveau plus de 10.000 pièces de revenu par saison à impôts normaux. Antigone demande ainsi à Philippe V, le fils aîné de Demetrius et à Antigone III Doson, fils de Demetrius Kalos (le frère du Roi), de monter d’autres armées encore.
Antigone Doson s’occupera de pacifier l’Anatolie Egyptienne (Chryses va finalement venir prêter main forte en Syrie) et Philippe V va garder une petite force près de Pulpudeva, en cas de débarquement Egyptien ou invasion surprise de l’un des voisins : de Rome ou de la tribu Germaine notamment… ces derniers viennent justement de signer un traité commercial avec la Macédoine, mais peut être dans le but d’endormir la méfiance de l’empire, Antigone pense. Quant à Rome, ils sont en guerre contre les dernières tribus mineures d’Italie qui les séparent encore du territoire Macédonien en Dalmatie. Donc fidèle à lui-même il préfère garder un coup d’avance !
D’ailleurs, l’empire étant maintenant compliqué à gérer pour un seul homme, il autorise la décentralisation d’une partie du territoire aux mains des autres grandes familles. La Dalmatie en fait partie, pour sa position stratégique à la frontière. Ce sont les nobles Thessaloniens qui en ont la garde.
Donadas arrive en hiver au centre du désert Arabe : il ne croise aucun Séleucide hormis la garnison locale affaiblie, facilement dispersée par l’armée Royale. Il s’avère que les forces Séleucides ont été écrasées par les Egyptiens un peu plus loin dans le désert, ces derniers ont en effet envoyé 8.000 hommes ! C’est ainsi que le dernier territoire Séleucide est tombé.
Mais la guerre n’est pas encore terminée : une armée sort soudainement des régions Perses près d’Ecbatane. La Macédoine n’a plus de forces dans la région, Antigone est le plus proche. D’ailleurs, il s’est peut-être fait piéger : la région Arabe se trouve dévastée et l’armée Royale a immédiatement de gros problèmes de nourriture, les recrutements massifs de ces derniers temps ont causés en plus des disfonctionnements dans le système de ravitaillement global. L’armée est réduite de moitié avant de pouvoir sortir de la région ! Pour parfaire le tout, la part de la culture Grecque est en dessous de 20% : une rébellion couve…
L’ennemi attaque Ecbatane à la saison suivante, la garnison va devoir se débrouiller… Elle est évidemment de faible qualité, bien que Macédonienne tout de même !
Cette dernière victoire scelle à jamais l’avenir de l’empire Séleucide : celui-ci n’a plus de territoire ni d’armées, la 5e guerre des diadoques est donc terminée ! … A moins qu’un certain Antigone II Gonadas pousse maintenant sa chance sur l’Egypte…
A la fin de l’automne -243 la rébellion récupère la ville dans le désert. Le Roi hésite, étant revenu à Séleucie, perdre son temps avec une ville comme celle-ci… Mais il se doute que ses agissements sont probablement surveillés, il mettrait la puce à l’oreille à tous ceux qui écoutent s’il laissait faire, en effet le prestige de la Macédoine est en jeu ! Il se remet donc en marche vers l’ouest.