Au même moment, Isokrates a réussi à rejoindre l’Anatolie en rentrant incognito de Judée. Il prend le commandement de l’armée sur place et la rébellion donne l’assaut immédiatement à Ancyre à l’est, l’ancienne capitale Galate.
La ville tombe évidemment aux mains des rebelles, mais ces derniers réussissent à arracher 1.500 des envahisseurs ! Presque l’entièreté de la cavalerie et pas mal de troupes d’élites (dont des Agémas). Ces pertes élevées sont un sérieux revers pour les rebelles…
Hypatos, le commandant de l’ancienne armée de Peucestas, arrive juste après à l’été. Il surprend totalement les rebelles et les piège en démarrant immédiatement le siège. Il a 3.100 hommes contre 4.500 en face (dont 1.000 de leur nouvelle garnison). Il a confiance qu’il va gagner la bataille en plaine, la tactique habituelle.
L’ennemi est en effet obligé de tenter une sortie sinon sa seule armée est prise au piège, alors que des renforts arrivent de l’ouest ! Ils ne le savent peut-être pas encore mais Aristobulus vient justement d’atteindre l’Hèbre et le Roi et son fils viennent d’embarquer près d’Athènes !
A l’automne, Ephesos sur la côte Anatolienne tombe déjà face au Roi et son fils. Les flottes commandées par Kalos se mettent en direction de Rhodes, Demetrius avance vers Pessinonte et Aristobulus s’approche de Nicomédie. Son objectif est Pergamon, Philippe démarrera le siège et l’attendra le temps de construire les premières tours et échelles.
Isokrates sait que sa rébellion est en très fâcheuse posture, donc il tente sa dernière carte. Il n’a quasiment plus de cavalerie et la garnison est composée de régiments très affaiblis. La victoire ne fait aucun doute pour l’héritier de Peucestas ! A noter qu’il ne dispose que de 5 infanteries dont des épéistes de basse qualité : l’armée de son père a été conçue de bout en bout pour la mobilité et l’affrontement par des manœuvres surprise.
A la nouvelle tous se réjouissent, la rébellion est assurément vaincue avec la mort d’Isokrates ! Sauf le Roi, stoïque : c’était la bataille la plus sanglante de la Macédoine Antigonide, puisque plus de 5.400 d’entre eux sont morts… Les récentes batailles depuis le début de l’offensive Egyptienne dénombrent donc plus de 15.000 soldats perdus !
La fin de la rébellion
Mais ainsi, la vitesse à laquelle Demetrius traite la rébellion, en participant lui aussi aux combats, ainsi que les très grandes victoires récentes sur Isokrates et l’Egypte, semblent résoudre la mauvaise situation : les Lagides replient leurs armées. Concernant la situation interne, elle semble se stabiliser enfin avec la confiance envers le nouveau Roi qui s’établit : la famille de feu Peucestas fait vœu de loyauté.
Evidemment ils ne le reconnaîtront pas, mais c’est au prix de deux pots-de-vin très coûteux (environ 30.000 pièces d’or, soit presque la moitié des dépenses d’investissement d’Antigone à l’époque de l’invasion des Séleucides !).
Antigone III Doson profite de la faiblesse soudaine des Egyptiens pour reprendre l’attaque, en direction de Hegra (au sud de Petra), avec Chryses qui arrive de l’est depuis le désert. Il a confiance que les forces maintenant rétablies de Xenophon et Homeros tiendront Jérusalem en cas d’attaque surprise.
Ils sont affabulés d’une épidémie mais des recrutements depuis la population locale ont permis de compenser les énormes pertes des batailles de Jérusalem et Petra. Doson semble avoir l’âme du grand stratège qu’était son oncle : il ne restera plus qu’une ville Egyptienne à prendre à l’est de la mer rouge et l’offensive pourra être donnée sur Alexandrie même ! Une fois fait la guerre sera terminée sans aucun doute.
Rhodes tombe ensuite rapidement sous l’assaut des 3 flottes combinées, la garnison se fera prendre entre les deux principaux débarquements. Le nouvel amiral de Nicomédie, dont le nom n’a pas traversé les âges, tombe et est remplacé par un membre affilié aux Antigonides : Ducetius.
C’est au début de l’année -237 que la rébellion est finalement écrasée par la prise sans histoire de Pergamon !